Créer des emplois à Créteil
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L’emploi est la première des préoccupations économiques. S’il s’agit avant tout d’une problématique nationale, dépendante des conditions de croissance et du comportement des entreprises, les municipalités et les territoires peuvent y jouer un rôle d’importance. Nous écologistes souhaitons que Créteil propose des solutions innovantes et pérennes pour son tissu économique local.Parce que le capitalisme ne sait répondre à tous les besoins, qu’il est aussi la cause de torts à l’égard des activités, des personnes et de la planète, nous voulons promouvoir des circuits économiques plus respectueux du bien-être et du développement des citoyensUne vision alternative qui place l’emploi plutôt que le bénéfice au centre de l’économie.

 

Promouvoir les initiatives économiques

Créer son activité et créer des emplois est une aventure d’entrepreneurs. Si les acteurs publics ne peuvent s’y substituer, ils peuvent apporter un soutien et un accompagnement aux femmes et aux hommes désireux de s’y consacrer.

Offrir un cadre administratif souple, favoriser l’émergence d’un réseau de solidarité, l’adosser a des facilités de financement, il y a fort à faire pour développer les initiatives économiques sur notre territoire. Nous voulons porter cet effort à l’échelon communal et intercommunal, en particulier sur des activités économiques à fortes valeurs sociales et environnementales. Soutenir des initiatives de ressourceries pour le réemploi de biens d’équipement, encourager les étudiants à entreprendre sur Créteildévelopper les éco-activités qui présentent un fort potentiel d’innovation, favoriser les espaces de coworking pour développer les échanges professionnels et réduire les distances de transport domicile / travail, mais aussi développer la coopération de management environnemental des entreprises sur des sites communs comme celui d’Europarc, ou bien favoriser l’innovation ouverte par des partenariats privés-public sont autant de voies que nous nous voulons explorer.

Par ailleurs, chacun d’entre nous peut le mesurer,  les commerces de proximité rencontrent des difficultés croissantes dans notre ville : magasins fermés dans les centres commerciaux de quartier, diminution préoccupante de certaines activités (librairie, papeterie, poissonnier, fleuriste…), manque de lieux de sortie conviviaux le soir…

Le développement de Créteil Soleil n’est pas sans conséquence sur les activités de proximité et c’est une des raisons pour lesquelles nous voulons une alternative à son extension. Cela dit, nous proposons de dynamiser le commerce et les activités de proximité, dans tous les quartiers de Créteil, par des politiques publiques volontaristes permettant de faciliter les installations et de maîtriser le coût des baux commerciaux.

 

Miser sur l’économie sociale et solidaire

Nous voulons développer le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) à Créteil et dans toute la communauté d’agglomération. L’ESS est un secteur économique qui regroupe aujourd’hui 12% des emplois privés en France, avec une croissance de près de 2% par an, là où les moyenne nationale affichent une perte de 0,7%. Parce que moins axé sur le profit et plus proche des hommes et des femmes qui le composent, c’est une économie qui résiste mieux à la crise et qui représente une alternative d’avenir dans un contexte mondial de faible croissance. Alimentation, services à la personne, santé, culture, réinsertion professionnelle, sont autant de secteurs qui dans une logique de circuit courts, permettent de relocaliser des emplois et de préserver le pouvoir d’achat des cristoliens sérieusement menacé comme nous l’avons montré dans notre contribution sur la fiscalité.

Depuis 2004 la communauté d’agglomération Plaine Centrale a engagé un travail intéressant pour accompagner les porteurs de projets en ESS. Mais il faut faire plus et mieux pour les Cristoliens. Pour dynamiser la création d’emplois locaux dans ce secteur, nous voulons créer un guichet de proximité pour accompagner les porteurs de projets, les orienter vers les aides dont ils peuvent bénéficier de la part de la région Ile de France, de la Banque publique d’investissement, de Finance active etc. Cette maison de l’économie, créée à l’échelle de la communauté d’agglomération permettra de réunir les différents acteurs en un même lieu (animateurs de service urbains, auto-entrepreneurs, éco-entreprises, coopératives, associations, systèmes de crédit etc… à l’exemple des ecossolies), d’offrir une permanence d’accueil pour les porteurs de projet, de mutualiser des équipements et des compétences, et de multiplier les partenariats avec la chambre des métiers, la chambre du commerce, etc.

 

Economie circulaire

Accompagner la création d’entreprises et d’associations, c’est bien. Mais il nous faut aussi changer de logiciel de pensée, imaginer d’autres types d’échanges et d’habitudes commerciales, susciter l’émergence d’une véritable culture et d’un nouveau tissu économique propices à la création d’emploi. Au niveau local, à l’échelon de la ville et de la communauté d’agglomération, nous voulons envisager deux nouvelles pistes, en concertation avec les habitants.

L’économie circulaire s’inspire des écosystèmes et vise à produire des cycles en matière et en énergie basés sur un objectif de sobriété. Plutôt que de consommer des matières premières de plus en plus rares et de plus en plus chères, plutôt que de consommer des biens à durée de vie limitée, plutôt que d’acheter des produits qui viennent de plus en plus en plus loin et ainsi favoriser transport et délocalisation de l’emploi ; l’économie circulaire propose des alternatives sérieuses : le recyclage des déchets en matières premières, le développement des circuits-courts et la transition d’un économie de la propriété vers une économie de l’usage, une véritable révolution de notre paradigme économique !

L’économie circulaire présente donc deux vertus cardinales : la relocalisation de l’emploi et la restauration du pouvoir d’achat. Elle regroupe un champ d’action très large: prévention, réemploi, recyclage, écoconception, économie de la fonctionnalité, durée de vie des produits, décentralisation de l’énergie, traitement des déchets, secteur primordial pour le recyclage.

Ainsi, de nombreux emplois peuvent-ils êtres crées autour du secteur du déchet : ressourceries, valorisations des biodéchets, emplois autour du vélo, commerces équitables, développement de la synergie des besoins et des économies d’échelles pour le tissu local des entreprises…

 

Une monnaie locale à Créteil ?

L’idée de dynamiser les circuits-courts et l’économie locale interroge la question des échanges. Comment favoriser aux mieux le commerce de proximité et le pouvoir d’achat ? A l’instar du sol violette de Toulouse, de plus en plus de territoires apportent aujourd’hui une réponse globalisante par la création d’un outil citoyen : une monnaie locale, complémentaire et solidaire

Les principes sont simples et les avantages nombreux. Aujourd’hui seul 2% de la monnaie sert à l’échange de biens et de services, le reste étant consacré à la financiarisation de l’économie. Une monnaie locale -convertible et garantie en euros- mais qui ne permette pas de capitalisation, ne contribue qu’à l’économie réelle et permet d’être vectrice de bonnes pratiques. Elle circule plus vite et profite donc mieux à l’économie locale, elle reconnait des pratiques responsables et éthiques par un processus d’agrément des agents économiques, elle fidélise une clientèle de réseau, elle finance la création d’activités par le microcrédit ou le prêt solidaire…

On l’aura compris, une monnaie locale est un formidable levier pour dynamiser le tissu économique réel, alors pourquoi pas à Créteil ? L’association SEL (Système d’Echange Local) propose aujourd’hui sur la commune une banque de temps pour les échanges de service, sous forme de « Cristol ». Une initiative que nous trouvons très intéressante, en ce qu’elle agit sur le lien social. Pour autant, nous pensons utile d’explorer cette voie et nous nous engageons à soutenir une initiative associative consistant à créer, en partenariat avec un réseau de commerçants, une véritable monnaie citoyenne capable de redynamiser l’emploi et le pouvoir d’achat des Cristoliens.

 

Marianne Boulc’h et Frédéric Houel