Le Parisien de ce matin publie un article sur Cristolib, le système de vélo en libre service mis en place à Créteil.
Il y est expliqué que le système ne rencontre pas (et de loin) le succès espéré et qu’il va faire l’objet d’évolutions sensées lui permettre de se développer : dématérialisation des abonnements, changement de tarif pour les jeunes, les séniors et les entreprises, application smartphone…
Comme Catherine de Luca l’avait démontré lors de son intervention en Conseil municipal en 2009, Cristolib ne peut rencontrer le succès vu sa configuration et la manière dont le système a été conçu :
- Comment mettre en place des vélos en libre service sur un territoire où les pistes cyclables ne sont pas assez nombreuses ? A Créteil, les 11 kms de pistes cyclables existantes (dont quasiment la moitié autour du lac) n’offrent pas un maillage suffisant aux cyclistes pour se déplacer en toute sécurité d’un point à l’autre de la ville. L’association « Place au vélo à Créteil » a publié sur son site internet la carte des pistes cyclables sur le territoire de notre commune. Regardez le nombre de quartiers et secteurs non desservis par des pistes cyclables, et celles qui débouchent sur un cul de sac…
- Le périmètre même de Cristolib (le seul territoire de Créteil) limite considérablement l’intérêt potentiel du service pour les habitants de Créteil comme pour ceux qui y travaillent. Pourquoi prendre un abonnement à un service qui ne permet même pas (a minima) de se déplacer en vélo sur tout le territoire de la communauté d’agglomération Plaine Centrale du Val de Marne (donc jusqu’à Alfortville et Limeil-Brévannes) ? Mieux, un système de vélo en libre service pertinent doit être conçu dès l’origine pour permettre à ses utilisateurs de se déplacer dans tout le département et plus particulièrement dans les villes de Bonneuil, Maisons-Alfort ou Saint-Maur qui jouxtent Créteil et avec lesquelles des « liens de vie » existent pour l’ensemble des habitants.
- Le choix d’implanter les stations Cristolib à proximité des équipements phares de Créteil n’est pas en soit idiot. Le problème c’est que ces stations, distantes les unes des autres d’environ 1 km, offrent un maillage inférieur au maillage bus sur Créteil et rendent de fait peu pratique l’utilisation des vélos en libre service, d’autant que les stations de métro ne sont pas non plus desservies. Difficile du coup pour celles et ceux qui en auraient l’envie de prendre un vélo pour aller au métro ou rejoindre un lieu de travail, d’étude, de loisirs ou autre.
Pour comparaison, et puisque le système Vélib mis en place à Paris a servi de modèle à la municipalité pour Cristolib, quelques chiffres parlants, qui permettent de comprendre ce qui fait que le succès de Vélib n’est pas un hasard :
- Paris a 1220 stations Vélib, soit plus de 11 stations par kilomètres carré contre moins d’1 par kilomètre carré à Créteil.
- Paris a plus de 20.000 vélos (sans l’avenant petite couronne), soit 1 vélo pour 109 habitants contre 1 vélo pour 692 habitants à Créteil. (130 vélos pour 90.000 habitants)
- Les pages internet de l’association « Place au vélo à Créteil »
- L’intervention de Catherine de Luca lors du Conseil municipal de Créteil de juin 2009