Prix et mode de gestion de l’eau à Créteil : les écologistes veulent un débat public
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Le mensuel Que choisir de novembre 2013 publie une nouvelle enquête sur le prix de l’eau en France. Cette enquête permet de comparer les prix que paient les consommateurs dans les villes de plus de 60.000 habitants, apporte des informations sur les différents modes de gestion de l’eau (régie ou délégation de service public) et dresse un constat intéressant sur l’évolution des services de l’eau depuis la précédente enquête de 2006.

Pour une même consommation annuelle de 120 mètres cube d’eau, l’enquête démontre ainsi qu’un ménage paiera entre 180€ à Antibes et 561€ à Béziers, toutes taxes comprises. A Créteil, cette facture annuelle s’élève à 492€ (pour un prix de 4,10€ le mètre cube d’eau en 2013), justifiant un classement dans la catégorie « prix très élevés » de Que choisir.

De grands écarts, donc, qui s’expliquent notamment par le mode de gestion choisi par les différentes collectivités pour gérer le service public de l’eau.

En 2010, après un long processus de réflexion, d’étude et d’analyse, la Ville de Paris a repris la gestion directe du service public de l’eau, la régie publique Eau de Paris assurant la totalité du service de l’eau, de la production à la facturation en passant par la distribution et le contrôle de la qualité. Aujourd’hui, selon les chiffres de l’enquête Que choisir, un ménage parisien va payer 394,80€, soit près de 20% moins cher qu’un ménage cristolien.

En fait, le passage de la capitale en régie publique a relancé le débat sur la qualité et le prix du service public de l’eau. Depuis lors, de nombreuses collectivités ont renégocié leurs contrats et certaines se sont à leur tour lancées dans la reprise en gestion directe de leur service public de l’eau. Près de chez nous, la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne (Viry-Chatillon et Grigny) a décidé de créer la régie publique Eau des Lacs de l’Essonne qui assure la gestion du service public de l’eau depuis le 1er janvier 2011. Et au printemps dernier, Nice métropole Côte d’Azur, pourtant dirigée par l’UMP, a voté le passage en régie publique pour 2015.

A Créteil, la ville a conclu un contrat de délégation de service public avec  la Lyonnaise des Eaux pour la production, le transport et la distribution de l’eau potable. Le contrat est entré en vigueur le 1er janvier 2007 pour une durée de 15 ans.

Nous, écologistes, pensons comme le disait Danielle Mitterrand que l’eau est « un bien commun du vivant et de l’humanité » et qu’à ce titre elle ne doit pas être traitée comme une simple marchandise. Nous avons le devoir de la protéger contre toutes les pollutions et d’en assurer une gestion responsable et durable. Nous voulons garantir le droit d’accès de toutes et tous à un service public de qualité, à un prix juste.

Pour cela, et sans attendre 2022, nous voulons lancer dès 2014 des études techniques, juridiques et financières indépendantes sur le service public de l’eau dans notre ville. Lorsque le résultat des études sera connu, nous voulons organiser un débat public permettant à tous les Cristoliennes et à tous les Cristoliens de comprendre les enjeux du service public de l’eau à Créteil et de définir ensemble les modalités de la gestion publique de l’eau dans notre ville.

 

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Mise à jour :

« Votre eau jugée trop chère (article du Parisien du 19 novembre 2013)«