Taxe sur les Transactions Financières : une nécessité
Partager

Alors que la construction d‘une taxe sur les transactions financières est ré-affirmée au niveau européen, le ministre Pierre Moscovici semble très (trop) sensible aux arguments des lobbies de la finance. Le ministre a en effet appelé sur France Info à la prudence au motif qu’il existerait un risque de fuite des capitaux des places européennes vers Londres qui n’appliquerait pas cette TTF.

En mai 2013, il déclarait à l’Assemblée: « Nous voulons aller vite, nous voulons aller fort. C’est un objectif politique majeur [qui] est soutenu par toute la majorité » avant d’enterrer un amendement des députés au budget 2014 qui aurait durci la taxe sur les transactions financières.

EELV rappelle que la taxe sur les transactions financières est un outil indispensable à la limitation de la spéculation sur les marchés, que c’est une source de financement publique indolore pour les ménages. Rappelons ici qu’une très faible proportion des ménages possède des instruments financiers (1% des ménages français possède la moitié de toutes actions possédées par les ménages). La TTF est en revanche une avancée indispensable pour la construction d’une politique européenne sociale et collective mais aussi pour financer des politiques publiques telles que la lutte contre le dérèglement climatique, la solidarité internationale ou encore la lutte contre les grandes pandémies comme le SIDA. Mais c’est aussi une absolue nécessité pour limiter la place des spéculateurs sur les marchés et réduire la volatilité des produits les plus spéculatifs.

En résumé, les bénéfices attendus – plus de 50 milliards d’euros au niveau européen – sont bien supérieurs au risque que représente une fuite d’une partie des capitaux vers les autres places boursières. Il est temps aujourd’hui de remettre de la régulation sur les marchés financiers, de limiter les produits les plus spéculatifs et de développer les recettes pour trouver des marges de manoeuvre budgétaire, cette TTF peut en être l’occasion : ne la loupons pas !

Sandrine Rousseau, porte-parole
Julien Bayou, porte-parole