Elections cantonales 2011, le sens d’une démarche. par Jacques Perreux
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En décembre dernier, un accord de la Gauche et des Ecologistes du Val-de-Marne a été acté pour les élections sénatoriales de septembre 2011.
C’est un bon accord unitaire qui doit permettre de gagner un siège sur la droite, tout en assurant une représentation équilibrée de l’ensemble des composantes, notamment pour Europe Ecologie/Les Verts (EELV) qui n’avait pas de sénateur jusqu’à présent dans le Val de Marne.

Nous souhaitions pour notre part un même accord à trois (PCF, PS, EELV) pour les élections cantonales de mars 2011 qui permette, un an avant 2012, d’infliger une sévère défaite à la droite et d’élargir la majorité départementale de gauche en reconnaissant la nouvelle place prise par les électeurs d’Europe Ecologie. En effet, lors des deux derniers scrutins aux Européennes et aux Régionales, notre mouvement a obtenu respectivement 20% et 16% des voix en Val-de-Marne, tandis que le Front de gauche avec le PCF réalisait 9% et 10% et le PS 13% et 25%.

Mais malgré cette influence des écologistes, du fait d’un mode de scrutin très injuste d’ailleurs dénoncé aussi bien par le PCF que par Europe Ecologie, notre mouvement n’a que deux élus au Conseil général tandis que le PCF en a 16 et le PS en a 11.

Chacun peut comprendre, surtout s’il défend le principe de la proportionnelle, que les électeurs écologistes souhaitent et doivent être mieux représentés au sein de l’assemblée départementale, tout simplement pour que leur sensibilité, leurs attentes soient mieux prises en compte.

Chacun peut également constater qu’avec mon ami Daniel Breuiller et mes amis de la Gauche Citoyenne, Christine Janodet et Jo Rossignol, on joue à fond collectif pour la réussite de la majorité départementale. Nous y contribuons en prenant des initiatives dans les domaines de compétence qui nous ont été confiés. Nous faisons des propositions. Parfois, celles-ci sont retenues. D’autres fois, non. Une chose est sûre : nous ne sommes pas les derniers à défendre le département et ses services publics. La diversité est une richesse. Est-ce que le bilan, notamment dans le domaine environnemental, n’aurait pas été meilleur si autour de Christian Favier il y avait eu, non pas deux conseillers généraux écologistes, mais quatre ou cinq ?

Pour assurer une représentation un peu plus juste d’Europe Ecologie – Les Verts au département, notre mouvement avait proposé au PCF et au PS de nous laisser chacun être le candidat unitaire dans un canton où son candidat sortant ne se représentait pas.

Du fait du refus du PCF et de l’absence de propositions engageantes de sa part, l’accord à trois se retrouve être un accord à deux entre le PS et EELV. Ainsi dans 8 cantons, le candidat commun sera EELV et dans les 8 autres, il sera PS. Il faut noter que cet accord ne contient pas d’engagement pour les futurs élus EELV à voter pour un président socialiste. Pour ce qui nous concerne, Daniel Breuiller et moi-même, nous avons dit notre souhait que Christian Favier soit reconduit à la présidence du conseil Général.

Pourquoi le PCF n’a-t-il pas voulu de l’accord à trois que nous proposions ? Nous ne lui avons pourtant pas demandé l’impossible ! Nous n’avons pas demandé quatre, ni trois, ni deux, mais un. Seulement un siège, c’est-à-dire le minimum du minimum.

Le PCF, dans des centaines d’endroits en France, lorsqu’il est trop faible pour avoir des élus compte tenu du mode de scrutin, ne passe-t-il pas de tels accords avec le PS ? Et dans ce cas personne ne songe à lui en tenir grief, même si parfois ces accords PC/PS amoindrissent la représentation d’Europe Ecologie.

Pour moi qui, avec d’autres, ai quitté le PCF, car selon nous, celui-ci a perdu le sens du rassemblement, je crains qu’une nouvelle fois comme aux dernières présidentielles et régionales, le courant sectaire du PCF ait réussi à imposer ses vues.

Pour passer un accord, il faut avoir le sens du partage. C’est-à-dire donner pour recevoir. Dans ce cas précis, le PCF n’a pas su donner un peu pour recevoir beaucoup. Je le regrette.

Cet accord avec le PS n’est donc pas tourné contre le PCF. C’est un accord pour la justice et le pluralisme, pour que des dizaines de milliers Val-de-Marnais qui se reconnaissent dans l’écologie politique soient mieux entendus dans le cadre d’un rapport de force pacifique.

Ce n’est pas difficile de reconnaître à Christian Favier la qualité et la volonté de travailler de façon collégiale et démocratique. Cette volonté partagée, légitime d’autant plus le besoin d’élire davantage de Conseillers généraux d’Europe Ecologie/les Verts pour réaliser plus d’écologie en Val-de-Marne.

Le vote pour les candidats d’Europe Ecologie/Les Verts sera un vote qui dans les cantons donnera de la puissance et une chance pour que les propositions que nous faisons et publierons prochainement soient prises en compte. Elles concernent notamment la lutte contre la précarité énergétique, un service public de la géothermie, la relance de l’emploi par la transformation écologique de l’économie, le soutien aux initiatives citoyennes, l’aménagement écologique du territoire…

Plus généralement, la prise en compte de la diversité de l’arc progressiste de la gauche et notamment de sa composante écologiste est une condition vitale pour bâtir un autre avenir incarné dans un projet vraiment novateur et battre ainsi Sarkozy et sa politique ultra-libérale et destructrice.