Feu vert au financement des bassines : Encore de l’argent public pour l’agriculture intensive !
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Les agences de l’eau vont pouvoir à nouveau financer les retenues d’eau agricoles (ou bassines). Philippe Martin, ministre de l’écologie, vient de rétablir les aides financières qu’avaient gelées Delphine Batho.

En clair, l’argent des usagers des agences de l’eau, et donc des habitants de nos territoires, va financer des ouvrages privés qui ne bénéficient qu’à une minorité d’exploitants agricoles. Ces exploitants sont en grande majorité ceux qui pratiquent une agriculture intensive, très consommatrice d’eau et de pesticides, sur des surfaces toujours plus grandes et avec toujours plus d’aides publiques.

Pour Europe Écologie Les Verts Poitou-Charentes, il est incohérent et dangereux que les agriculteurs irrigants bénéficient d’aides financières pour pratiquer une agriculture qui ne correspond plus à nos attentes et à nos besoins. Qui ignore encore que la société aspire à une alimentation saine, de qualité et de proximité ?

Nous interpellons Philippe Martin sur la nécessité de favoriser des pratiques agricoles plus respectueuses de la gestion de l’eau, qui réduisent drastiquement les produits polluants dans notre alimentation et dans notre environnement. Or, la Région Poitou-Charentes ne compte aujourd’hui que 40.000 hectares cultivés en Bio.

Nous souhaitons également rappeler au ministre que la protection de l’eau, en quantité comme en qualité, est plus que jamais un objectif primordial.Comment va-t-on remplir ces retenues d’eau ? Bien sûr, il y aura les retenues collinaires qui interceptent les eaux de pluies et peuvent parfois se justifier. Il y a aura aussi et surtout des retenues de substitution remplies en prélevant dans les nappes. Ces retenues fragilisent dangereusement ces nappes et compromettent leur capacité à soutenir les étiages des cours d’eau. Les années où il y a des déficits de pluie, on ne pourra pas remplir ces bassines si on veut respecter la ressource. Lors des années pluvieuses, elles seront inutiles. Ainsi, la plupart du temps, ces réservoirs ne pourront être exploités et mettront toutefois en danger le fragile équilibre de notre biodiversité.

Nos agriculteurs sont eux aussi les victimes de cette politique. Les rapports se multiplient et confirment que les pratiques agricoles conventionnelles sont à l’origine de graves problèmes de santé pour les exploitants. En favorisant les cultures irrigantes, l’agriculture intensive, le ministère de l’Écologie fait un pas en arrière et condamne les agriculteurs à l’immobilisme dans un monde qui a un besoin urgent d’évoluer !

Didier Coupeau, secrétaire régional