Une manifestation à Paris contre le « déferlement homophobe » (Le Monde)
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Une place de l’Hôtel-de-Ville couverte de parapluies de toutes les couleurs. Mercredi 10 avril au soir, à l’initiative d’Act-up Paris et du collectif Oui oui oui, un rassemblement contre l’homophobie et pour l’égalité des droits s’est organisé pour dénoncer la recrudescence de la haine et des actes à caractère violent à l’encontre des homosexuels.

« Cela fait plusieurs mois que l’on vit dans un climat d’homophobie exacerbée, explique Laure, coresponsable de la commission prévention et égalité des droits à Act-up Paris. Avec le projet de loi sur le mariage pour tous, on déplore une accumulation de faits homophobes. » La militante frappe vigoureusement sur le manche de son drapeau noir et rose en énumérant les derniers événements déclencheurs du rassemblement de l’Hôtel de ville.

Il y a d’abord eu la dégradation de l’espace des Blancs-Manteaux, dans le 4e arrondissement de Paris, par une poignée de manifestants se réclamant du Printemps français. L’espace accueillait le week-end dernier le « Printemps des assoces LGBT« , regroupement d’associations gays et lesbiennes. Pendant la nuit, une vingtaine de militants ont recouvert d’affiches la façade et la porte vitrée.

Quelques heures plus tard, on apprenait un nouvel événement, d’une plus grande ampleur. Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 avril, Wilfried de Bruijn, un Hollandais de 38 ans, était victime d’une violente agression, alors qu’il se trouvait près de la station de métro Ourcq, à Paris (19e arrondissement), avec son compagnon. Résultat : sept fractures au visage, des morceaux d’os dans le crâne, une dent de devant manquante et des points de suture aux lèvres. Wilfried se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Attaqué par trois ou quatre personnes qui lui sont « tombées dessus après avoir remarqué : ‘Tiens, voilà des homos' », avait-il déclaré au Monde.fr dimanche dernier. Après une nuit passée aux urgences, Wilfried de Bruijn s’est rendu au commissariat afin de porter plainte pour « agression volontaire en réunion avec caractère homophobe ».

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